16/11/2011

Aiki compétitif

L'Aïkido n'admet pas de compétition. En effet, la confrontation et l'esprit de compétition sont en opposition avec la philosophie de l'aïkido : l'aïkido n'est pas un ensemble de techniques (les techniques, les formes, ne sont là que pour assimiler les principes de combat) mais plutôt une méthode de travail. Or, cette méthode de travail consiste à évacuer les tensions sans risquer de blesser, ce qui est incompatible avec un effet de surprise (il y a déjà des cas de blessures avec des mouvements comme kote gaeshi, petite torsion du poignet, alors que la personne qui subit sait à quoi s'attendre).

 
Tomiki Sensei

Notons par ailleurs que certaines techniques d'aïkido, dites « omote », consistent à passer devant le partenaire, et donc à s'exposer à une attaque (elles sont martialement moins crédible que les techniques dites « ura », mais elles ont par contre un intérêt pédagogique indéniable). De ce fait, on peut s'attendre à un délaissement de ces techniques, non « rentables » dans le cadre d'une confrontation.
Kenji Tomiki Sensei (1900-1979) a néanmoins maintenu l'introduction de l'aïkirandori-ho, malgré les critiques de certains élèves d'O Sensei. Il était encouragé par Jigoro Kano qui lui avait déjà intégré deux grands groupes traditionnels de techniques d'autodéfense (nage wazagatame waza — techniques d'immobilisation) dans un système de compétition.


Tomiki Sensei en mouvement

Tomiki Sensei avait pour but d'adapter les deux groupes restants, soit atemi waza (techniques de frappe) et kansetsu waza (techniques sur les articulations) de la même manière. L'aïkirandori-ho devait être établi comme la troisième discipline de compétition au Japon, après le kendo et le judo.
Selon l'avis de Tomiki Sensei, la compétition est bel et bien compatible avec la philosophie de l'aïkido. Le terme japonais pour « compétition », randori shiai, ne signifie pas « confrontation », mais plutôt « entraînement libre pour progresser ensemble ».

 
Shodokan Aikido à la Namt 2007 avec Satoru TSUCHIYA Sensei

Il existe trois disciplines de compétition :
Embu kata : Ce concours consiste en la présentation d'une suite prédéfinie de mouvements par deux personnes, qui est notée par 3 ou 5 arbitres. Alternativement, le système « K.-O. » peut être utilisé, où deux équipes se présentent en parallèle. Les arbitres décident alors, quelle équipe passe au tour suivant.
Tanto randori : C'est la discipline classique de l'aïkirandori-ho. Un compétiteur (tento) est armé d'un couteau en mousse, l'autre (toshu) n'est pas armé. tento essaye de toucher toshu avec son couteau, alors que toshu de son côté essaye d'éviter les attaques et d'appliquer une technique pour faire chuter tento. Les arbitres comptabilisent les touches de tento et les techniques réussies de toshu.

Le combat se déroule en deux mi-temps de 90 secondes chacune ; à la fin de la première mi-temps les rôles sont intervertis. Est déclaré vainqueur la personne qui a obtenu le plus grand nombre de points à la fin du combat. Il existe également des compétitions par équipes selon ce modèle.
Kongo dentai sen : Il s'agit d'un concours par équipes introduit en 1999 qui réunit plusieurs aspects de l'entraînement. Dans un premier temps, deux équipes de deux présentent simultanément les 17 techniques de base du shodokan. Deux autres équipes présentent 16 techniques prédéfinies d'autodéfense. Ensuite ont lieu trois disciplines de combat différentes : tento taisabakitoshu randori (combat à mains nues) et tento randori. L'équipe ayant obtenu le plus grand nombre de points est déclarée vainqueur et avance d'un tour.

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