05/11/2012

le Jukendo ou art de la baionnette

A la recherche d’infos sur le net, je suis arrivé sur cette vidéo d’un art assez méconnu et que je pensais être assez marginal (source : Le Site de Guillaume Erard). Or, il paraît qu’il bénéficie d’un certain engouement au Japon. En Europe, cette arme est assez connue des fanas des guerres de Napoléon et était un art vraiment à part entière avec ses maîtres d’armes pareils aux maîtres d’escrimes.

J’avais déjà vu quelques photos représentant O Sensei et également Saito Sensei (ainsi que son fils) maniant cette arme dans un contexte Aikido mais je pense que cela a progressivement disparu sauf peut-être au sein de l’école Iwama, avec Daniel Toutain Sensei notamment.

Un peu d’histoire sur la baionnette

Son origine remonterait à un événement fortuit. Au cours des conflits sporadiques qui agitèrent les campagnes françaises du milieu du XVIIe siècle, les paysans de Bayonne se trouvèrent à court de poudre et de projectiles. Ils fichèrent leurs longs couteaux de chasse dans les canons de leurs mousquets, confectionnant des lances improvisées. Cependant l’usage de ce type d’armes est déjà mentionné au début du XVIIe chez des mousquetaires à pied qui introduisent le manche de leur « soie de cochon » (fine lame d’épée) dans l’embouchure de leurs mousquets. Le Régiment Royal-Artillerie fut le premier à en être doté en 1671. Ainsi la nécessité donna naissance à l’arme auxiliaire qui allait influencer les techniques de l’infanterie européenne, équipant sous l’Empire toute la cavalerie armée et étant utilisée jusqu’au début du XXe siècle.

Les avantages d’une arme cumulant deux fonctions apparurent rapidement. Les premiers mousquets souffraient d’une faible cadence de tir (un tir par minute avec une poire à poudre et des balles) et d’un manque de fiabilité. Les baïonnettes devinrent un complément utile au système d’arme quand la charge de l’ennemi dans la zone de tir utile du mousquet (100 mètres dans le meilleur des cas) ne l’exposait qu’à une seule décharge avant qu’il n’atteigne les défenseurs. Une baïonnette de 30 centimètres de long (certaines tailles réglementaires atteignirent 43 cm lors de la période napoléonienne), sur un mousquet de près de deux mètres assurait une allonge comparable à la lance d’infanterie, et plus tard même de la hallebarde, utilisée auparavant.
Les premières baïonnettes étaient de type « bouchon ». Elles possédaient une poignée cylindrique qui s’ajustait directement à l’intérieur du canon du mousquet empêchant l’arme de tirer.

 

Plus tard, les baïonnettes à tenon effacent la lame de l’embouchure. La baïonnette se fixe sur l’extérieur du canon par un logement en forme d’anneau. Sur des modèles ultérieurs, elle sera fixée par un cran à ressort sur la bouche du canon du mousquet.
De nombreuses baïonnettes étaient triangulaires et offraient une meilleure stabilité latérale de la lame sans accroissement significatif du poids. Ce modèle ne comportait pas de poignée permettant de l’utiliser indépendamment du fusil.
Les tactiques militaires des XVIIIe et XIXe siècle intégraient diverses charges et défenses groupées utilisant la baïonnette. L’armée britannique était renommée pour son usage de la baïonnette, bien qu’au début du XIXe siècle où les techniques de guerre napoléoniennes se développent, la supériorité d’un tir de salve rapide et régulier permit aux Britanniques d’éclipser leurs adversaires dans les lignes.

La baionnette au Japon (différentes souces web)

Le Jūkendō (铳 剣 道?) est l’art japonais du combat à la baïonnette, les techniques seraient  basées sur le Sojutsu (combat à la lance) et sur les techniques de baïonnette lors de l’introduction de ces armes, au Japon, par les occidentaux au 17ème siècle.
Au cours de la période Meiji, les techniques de combat à la baïonnette ont été regroupées dans un système nommé Jukenjitsu et ont par la suite été enseignées à l’académie militaire de Toyama à Tokyo

Morihei Ueshiba, fondateur de l’aïkido, auraité été formé à cette discipline durant sa période militaire et l’aurait par la suite intégré dans ce qui allait devenir l’Aïkido. Après la Seconde Guerre mondiale, la pratique de jukenjitsu a été interdite par les Alliés, mais est revenue plus tard sous une forme codifiée nommée Jukendo.
Celle-ci utilise un mokujū, une réplique en bois d’un fusil muni d’une baïonnette factice
La discipline est maintenant devenue un peu plus sportive, comme du Kendo, et intégre kata, application avec partenaires et combat simulé. Les pratiquants se vétissent d’armures et protections semblables au Kendo. Les trois principales cibles sont le cœur, la gorge, et le côté inférieur gauche de l’adversaire.

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