09/12/2008

Léo Tamaki, un chemin à suivre…

Certains trouveront un peu pompeux le titre de ce post mais c’est vraiment le ressenti de ce week-end aux paroles entendues dans les vestiaires et ailleurs.
Après la bonne expérience de janvier, notre dojo accueillait à nouveau Léo Tamaki. Trente six pratiquants ont fait le déplacement au cours des 2 jours dont des pratiquants français du dojo d’Herblay (belle surprise bien gardée ;o)) où enseigne son frère Issei (également présent) et d’Amiens, le dojo de Jean-Pierre Horrie, secrétaire général de la FFAB.

Chemin à suivre, oui, car nous pouvons retrouver dans sa pratique l’enseignement reçu de Tamura Senseï mais également d’autres formes et façons de faire qu’il tient certainement de ses recherches martiales auprès de maîtres aussi réputés que Kuroda et Hino Senseï, le tout dans un relâchement et un sens du mouvement tout en sensation vraiment peu communs. J’ai eu l’impression que le peu de mes connaissances avaient fait tout un cheminement pour arriver enfin à destination, comme si tout était passé dans un entonnoir pour arriver à un condensé…j’ai déjà vu quelques enseignants et maîtres mais je n’ai pas souvenance de quelqu’un dont la pratique m’a « scotché » à ce point…une pratique hypnotique comme le dirait une chère amie…Bien sûr, il y a tous les grands maîtres tels Tamura Shihan mais que nous voyons souvent au delà d’une marée verte et parfois inaccessibles tant les prétoriens sont nombreux…Ici, accessibilité et gentillesse sont au rendez-vous quelque soit le niveau ou l’état de la personne, c’est important, tout le monde est traité avec le même égard et celà se ressent dans le regard et les dires des élèves.

Et puis, j’apprécie énormément cette façon d’enseigner, pas des tonnes de paroles, juste ce qu’il faut…Les préparations reprenaient un grand nombre de mouvements pratiqués lors des stages de Senseï et que d’ailleurs nous appliquons chez nous tel le Chi Qong et Do In.
Ce qui m’a grandement interpellé fut à nouveau le travail de la chute arrière (vu déjà la dernière fois) dans lequel nous démarrons en position couchée pour rouler vraiment sans aucune contraction, tout en lenteur, puis le même mouvement mais avec un partenaire posant une main sur le ventre afin de vérifier que nous sommes relâchés le plus possible, pas facile, nous devrons encore travailler afin d’être au point pour le prochain stage ;o).

En bon belge, la saisie Katateryotedori se doit d’être très puissante…tandis qu’ici on ne tient quasiment pas, les mains sont juste posées pour ne rien donner au partenaire, ne pas lui laisser d’appui…légèreté quand tu nous tiens…celà demande beaucoup plus d’application, croyez-moi!
A partir de là ,ous allons travailler plusieurs formes de Kokyu Nage puis toujours sur la même attaque Ude Kime nage sous deux façons, une en direct l’autre en tenkan en évitant vraiment de déranger l’uke, en coupant vers lui pareillement à une action de dégainer le sabre.
Par la suite, un essai de Nikkyo ura « classique » avec Issei comme partenaire (un vrai plaisir de travailler avec une personne de cette qualité même si je pense qu’il m’a bien épargné ;o), là on ne sent vraiment aucune contrainte, tout se fait en sensation, en déséquilibre, prise du centre, real Aïkido..envahissant nos corps et âmes…pour passer dans une forme en départ Ikkyo Ura et amener le bras sur l’épaule.
Irimi nage, en « disparaissant » comme Léo, il est là, plus là puis envolé en une fraction de seconde, celà nous a rappelé avec Philippe (le gentil barde) quelques épisodes vécus avec Tamura Senseï au cours duquel nous le serrions comme des « malades » et l’instant d’après nous avions l’impression de tenir de l’air alors qu’il était déjà loin…
Juji Garami, technique que nous avions connue assez dure et cassante est effectuée tout en souplesse en amenant le bras vers le haut, sans heurts…
Quelques coupes bokken viennent terminer ces trois heures passées à la vitesse de l’éclair…
Katadori menuchi le dimanche, même leitmotiv, on saisit à peine, Léo de nous expliquer que dans les arts traditionnels, il y juste une couture sur la manche, si nous tirons trop fort, le tissu s’arrache et notre attaque devient vraiment inutile…la frappe menuchi, contrairement à ce que l’on m’a enseigné, est faite sans avancer le pied arrière et tout se tient…si on avance, on est trop exposé, ouvert et donc…mort…
Le premier éducatif est juste l’attaque, souple, l’uke est un miroir….
 

Un autre exercice consiste à relâcher le bras totalement en travaillant avec un partenaire pour vérifier qu’il n’y a pas de contraction au niveau de la poitrine.
Les techniques s’enchaînent : Ikkyo omote en ramenant la main, en prenant le centre du partenaire, travail sur le bras kata; Ikkyo ura, sur le bras men uchi, très direct; Kokyu nage, en se déplaçant latéralement, en coupant par-dessous; Koyu nage, en contrôlant le partenaire, descendre le corps et couper le bras men uchi
Nous changeons ensuite de forme d’attaque en passant en Chudan tsuki, là l’attaque se fait vers le pied avant…quelques exercices de sensation nous permettent de rentrer dans le vif du sujet…Il faut être très près de l’attaque et accepter d’être touché…de temps en temps…
Pas de travail bokken ce dimanche mais application Tanto dori sur chudan tsuki en passant par udekime nage et koykyu nage. Un hachi undo nous remet le dos en place avant de prendre congé de nos hôtes, le coeur gros…ce n’est que partie remise…
Merci à Léo, Issei, à nos amis français et à tous les pratiquants présents de nous avoir permis de vivre ces superbes moments…
Quelques photos du stage : ici 
Les photos prises par nos amis d’Herblay : ici        

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