
13 Juil Pont-Aven, de la posture à la reconnexion
Pont-Aven, si ce nom évoque pour la plupart d’entre nous une charmante petite station balnéaire de la côte bretonne et également un lieu d’art de par ses galeries de peinture, il s’agit également du lieu de résidence d’une dynamique école de Shiatsu animée par la très géniale Vonnick Le Berre. Cette dame au grand coeur organise maintenant de façon récurrente ce qui fait référence dans le rassemblement des Shiatsushis.
J’ai donc eu la grande chance de pouvoir participer au deuxième stage animé par Stéphane Vien, maître de l’art, dans ce bien magique endroit, une édition qui a rassemblé près de…120 participants dont de nombreux belges puisque nous étions quand même 10% au milieu de praticiens venus de toute la France.
Un atelier de quatre jours basé sur la posture, bien sûr basé sur le Shiatsu mais qui a bien parlé au petit budoka que je suis de par l’approche tout en sensations proposée par Stéphane.
Oui, plutôt au coeur du Budo qu’à celui du Shiatsu car je dois bien avouer ne plus trop pratiquer les derniers temps, pris par mille activités. Mais cette belle voie n’est pas tout à fait éteinte pour autant car j’ai remarqué que si la technique faisait un peu défaut (certains points de méridiens oubliés…), le ressenti était toujours bien présent comme donneur et comme receveur.
L’atelier, fruit d’une longue préparation extrêmement documentée, était vraiment bien construit et faisait appel à travailler notre posture, notre attitude, pas seulement corporelle mais également mentale, ce en plusieurs niveaux.
Comme à son habitude, notre hôte a pu diversifier l’enseignement pour que cela reste toujours bien vivant, alternant théorie, pratique, échanges entre plusieurs partenaires et bien sûr, humour 🙂
Je ne vais pas revenir sur les gestes en eux-mêmes ou ce qui nous a été enseigné pour travailler de façon optimale car les absents à ce stage ne visualiseraient pas grand chose.
J’aimerais simplement vous faire partager une vision globale (ma petite vision en fait) sur les trois niveaux proposés liés au Dan Tien et à cela en ajouter un quatrième.
La pure mécanique :
Il faut du temps pour assimiler le Shiatsu. Dans les premiers temps, l’étude se concentrera sur les points, les trajets, les diagnostics, etc.
Une période de tatonnement et qui ne sera pas très longue car le travail du Hara sera vite nécessaire à des traitements de qualité.
A l’échelle de l’Aïkido, on pourrait l’aligner sur le Ko Tai, c’est à dire les premiers niveaux de compréhension, solidité et précision, les fondements de la maison, le début de la forge d’une âme immuable. Un état solide qui va vers un état délié, plus souple.
Le niveau du Hara :
Le niveau qui suit évidemment le simple geste technique « purement mécanique », ce niveau restera toujours dans la pratique du Shiatsu car sans le travail du Hara, on sera dans une gestuelle sans âme, un vin sans tanin, un coureur des bois sans sirop d’érable (je sais, je sais…). Dans ce cadre il s’agira du premier niveau de ressenti.
Comparable au Ju Tai, nous avons acquis une certaine aisance technique et autre chose se met en place. L’énergie commence à s’écouler librement. Un état solide qui va vers l’état de la fluidité, une sensation de liberté.
Comme dans l’Aikido, le centrage est essentiel à chaque instant.
Le niveau du coeur :
Un point essentiel dans notre recherche puisqu’il s’agit ici d’un point travaillé bien souvent, notamment lors de la pratique du Hino Budo. Il s’agit du Vaisseau Conception 17, le Kyokotsu, le sternum. A partir de cette zone, le ressenti sera plus important et le coeur (le sentiment, le kokoro) deviendra le chef d’orchestre du Shiatsu donné en ajustant les divers éléments. Nous sommes ici dans le Eki Tai, l’état liquide après le solide et le fluide. L’état de l’eau.
Le niveau de la tête :
Le niveau supérieur qui nous permet de voir au loin tel un aigle dans le ciel. Un aspect ésotérique et qui pourtant peut marquer les esprits les plus cartésiens.
Nous voilà dans le Ki Tai, l’aspect gazeux.
« Je n’ai rien à faire, qu’à me tenir debout et silencieux »
– O Sensei Ueshiba, fondateur de l’Aïkido.
Ndla : il s’agit ici d’une analyse personnelle qui n’engage que ma petite personne, j’ai relevé d’autres aspects que je développerai lors des cours Aiki des prochains mois (ou années…).
Rencontres :
Encore et toujours ces rencontres et aussi ces retrouvailles qui nourrissent notre moi profond et donne du piment à la vie.
Et ce stage n’a pas échappé à la règle puisqu’il fut l’occasion de revoir des personnes extraordinaires comme Vonnick qui a organisé tout cela avec le coeur qu’on lui connaît (et reconnaît!) et son fils, France la gentille du Québec, tous les belges dont Veronique toujours souriante, Stephane Shinmon avec qui le délire fut permanent, Piotr toujours dans la science bierologue, David et Eric qui avaient des yeux d’enfant, les amis belges et français déjà rencontrés l’an passé.
Et évidemment Magali, une belle personne d’énergie et qui peut arriver à certaines transformations, hummm, humm, étranges 😉 et Valérie toujours dans la bonne humeur, les sourires et le délire et ce sans alcool (je les adore particulièrement ces deux là).
Question rencontres, je ne peux pas toutes les citer (je m’en excuse) mais je retiendrais les supers assistantes venues du Québec, Martha et Laura, et qui ont permis à tout le monde de sentir ce qui se passait ou à bien se placer.
Claire, que je connais de Facebook depuis quelques années et avec qui l’énergie fut connectée en un instant.
Je n’oublierais pas non plus Richard Roux, un grand Monsieur extraordinaire, ayant eu une vie passionnante, il fut même élève de Tadashi Abe à son arrivée à Marseille et…voisin de Mochizuki Minoru, autant dire que là c’était moi l’enfant.
Je terminerais en remerciant mon amigo, Stéphane Vien. On a bien ri, fait les fous mais au delà de cela il y avait une véritable connexion. Tout cela m’a amené à ma petite…reconnexion…
Je me souviens qu’au premier jour, Stéphane demandait si nous avions des questions et en voyant quelqu’un sourire, il lui demanda « toi, tu souris, tu as une question? » ce à quoi le quidam répondit « non, je suis content simplement ».
Durant ces quatre jours, nous avons eu pour sûr nous aussi tous le sourire…
Stéohane Shinmon
Posted at 21:47h, 13 juilletBravo Stephane, excellent texte, c’est vrai qu’on ressent bien des parallèles ou des connexion avec d’autres DO, comme l’aikido. Stéphane Vien a d’ailleurs aissé tomber le mot shiatsu-do. Pour moi, c’est bien une voie et un art de vivre.
Steph
Posted at 07:13h, 14 juilletMerci Stéphane. Oui, tout est dans le Do.
Content d’avoir partager ces quelques jours en ta compagnie, ce fut génial.
A bientôt
Steph
Stephane
Posted at 08:06h, 14 juilletMerci Stéphane d’avoir rajouter l’aspect des éléments à ce texte à propos des trois Tan Dien, je t’emprunte ton idée et l’inclurai avec ta permission dans mes futures classes. Merci encore une fois pour ta plume généreuse et toujouts à propos. ?
Steph
Posted at 09:26h, 14 juilletCher Stephane,
Ce n’est qu’une petite vision personnelle à partir de quelques années d’études martiales.
Je suis heureux que cela te parle. Il est évident que tu peux en faire ce que tu veux, ce n’est d’ailleurs pas ma propriété puisque ce sont des concepts existants depuis bien longtemps mais qui sont venus dans l’Aïkido par le biais du fondateur.
Amitiés, amitiés.
Steph
Christine
Posted at 12:00h, 14 juilletHistoire de ne pas laisser les « Stéphane » entre eux, je rajoute mon petit commentaire 🙂
Bravo pour ce super article ! Quelle belle plume.
Lors du stage, j’ai fait quelques connexions, à mon petit niveau, avec le karaté. J’ai surtout mieux compris pourquoi il fallait adopter telle ou telle position. J’ai retrouvé aussi des exercices que me font faire mes Senseïs. Je me suis empressée de les remercier pour l’enseignement karaté qu’ils me donnent. depuis quelques temps, j’avais délaissé la pratique, n’arrivant plus à y trouver un sens. Je ressors du stage en ayant l’envie de retourner au dojo! Et à mettre en pratique lors des shiatsus ce que l’on a appris.
Steph
Posted at 13:04h, 14 juilletBonjour Christine,
Je ne vois pas qui tu es mais il y avait bcp de monde 🙂
Oui, l’enseignement de Stéphane a parlé non seulement aux Shiatsushi mais également aux budokas car il y a de nombreux parallèles. Je trouve d’ailleurs que son Shiatsu est un Do (comme il le dit lui même) hérité de ses recherches mais aussi inspiré par ses nombreuses années de pratique martiale (Tae Kwon Do, Aikido, Tai Ji, etc.).
Je te rejoins donc dans cette vision et je suis heureux que qqun aie vu ce que j’ai modestement aperçu.
Bonne continuation et à bientôt sans aucun doute.
Stéphane (un autre 😉 )
christine
Posted at 19:22h, 20 juilletBonjour Stéphane,
il y avait effectivement beaucoup de monde 😉 Peut-être as-tu remarqué quelqu’un qui marchait avec une béquille, c’était moi.
J’ai commencé le karaté, il y a peu, justement pour le côté « Do ». Plus qu’une envie, c’était un besoin.
Même si les liens entre le shiatsu et le karaté me sont apparus assez clairement, j’ai également fait des parallèles avec la danse orientale que je pratique un peu. Je trouve merveilleux de constater tous ces rapprochements!
Bel été en Belgique !
Christine
Steph
Posted at 08:06h, 25 juilletBonjour Christine,
Ah oui, je vois très bien, la dame avec aussi ses beaux t-shirts de Karaté 😉
Comme tu l’écris très justement, beaucoup de ponts entre tous ces arts.
Le plus important restant le coeur…
Bel été à toi.
Stéphane