06/12/2010

Une belle anecdote avec Tamura Sensei

Je l'ai déjà dit mais j'apprécie les ouvrages d'Olivier Gaurin, quelqu'un qui fait vraiment preuve d'ouverture dans l'Aïkido et dont les écrits sont très intéressants. Voici une petite anecdote de sa plume sur l'arrivée de Tamura Sensei en France.
Un jour d’il y a maintenant très longtemps, alors que Tamura Senseï venait d’arriver en France et qu’il était encore inconnu, il y eut une démonstration d’arts martiaux dans un coin perdu de Paris. On avait programmé : « Aïkido, avec : Maître Tamura, venu directement du Japon, élève de Maître Morihei Ueshiba, fondateur de l’Aïkido ». Tamura Senseï s’était présenté au rendez-vous seul et sans partenaire. On lui demanda comment il allait se débrouiller pour montrer de l’Aïkido tout seul, et Tamura Senseï regarda alentour en disant : « Il y a des budo-ka ici, plein de budo-ka, trouvez-m’en deux ou trois qui veulent bien faire partenaire à moi, et ça suffira… ». Or, j’ai un ami de longtemps qui était alors karatéka et qui me raconta que lui aussi était là, lors de cette démonstration, pour démontrer, lui, du karaté de combat (ils sortaient à peine avec son équipe des championnats d’Europe). Il me raconta comment l’organisateur était venu vers eux très embêté, et leur avaient demandé, à lui et à deux ou trois autres gaillards de son groupe, s’ils voulaient bien servir de partenaire «… au grand petit maître japonais Tamura qui devait montrer de… de… de l’Aïkido.

Ah ? Oui, pourquoi pas ? Qu’est-ce qu’il faudra faire ? » demandèrent-ils à Tamura Senseï puisque personne ou presque ne savait encore bien à l’époque ce qu’était vraiment l’Aïkido. Celui-ci répondit juste : « Vous m’attaquez, comme vous voulez, et ça ira bien pour moi ». – Ah bon, si faut juste attaquer, alors là pas de problème, c’est d’accord », répondirent-ils.
Ainsi fut dit, ainsi sera fait, et la manifestation commença… On vit différents arts martiaux, des démonstrations en tous genres, puis vint le tour du Karaté et de nos loustics des championnats d’Europe ; puis, peu après, on annonça Maître Tamura, de l’Aïkido, au micro. Le petit bonhomme japonais monta sur le tapis, suivi de nos gaillards à peu près deux fois plus grands et larges que lui. Ils se saluèrent et chacun à son tour attaqua Tamura.
Mon ami encore aujourd’hui se souvient étonnamment bien d’une chose : c’est qu’il ne comprit absolument rien de ce qui se passa sinon qu’ils se retrouvèrent tous vite fait « le cul par-dessus chemise » en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. Ce qui, m’avoue-t-il encore aujourd’hui, les titilla un peu dans leur orgueil, au point de leur faire voir l’espace du tatami « un peu dans les tons… rouge-violet ». Ils redoublèrent donc d’efforts pour anéantir le « petit bonhomme japonais inconnu », sans meilleurs résultats en ce qui concerna… ni leurs culs, et ni leurs chemises ! La démonstration se termina par un Randori généralisé ou nos trois gaillards, strike final, valdinguèrent comme des quilles sur une piste de bowling…
Le site Fipam d'Olivier Gaurin : www.fipam.org
 

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