Ceux qui me connaissent savent que je n’aime pas trop la ramener ou avoir un gros cou mais bon, certaines nouvelles font parfois tellement plaisir et vous rendent heureux, je vous annonce donc avoir réussi la première année de formation professionnelle en Shiatsu…plus que quelques dizaines d’années avant de maîtriser un peu mieux cet art merveilleux…
Pour fêter celà, un joli texte sur cette technique encore trop méconnue…
La séance de shiatsu (ou d’autres techniques d’ailleurs) est un échange, un partage, un partage de temps, d’énergie, et d’attention.
L’Attention compte mais aussi l’Intention, autant celle du donneur que celle du "receveur",. Car celui qui reçoit devrait lui aussi tenter de s’ouvrir à ce moment de qui lui est consacré. Je précise car on peut malheureusement trop souvent ne pas se "donner" à cette relaxation, ne pas se décrisper, ni lâcher prise. La pratique aura donc moins de profondeur, d’impact, même s’il portera tout de même des effets. Voilà un aspect important trop peu souvent abordé. Le receveur a son rôle dans cette rencontre donneur/receveur. Il aura un rôle à la fois d’acteur, dans le sens ou il vient pour prendre soin de lui, et de receveur, dans une position la plus proche du lâcher-prise et de l’accueil, en laissant faire le donneur, en se détendant complètement lors de la séance.
La séance, vu sous cet angle, devient donc un moment de rencontre, un "lieu" où chacun devra donner et recevoir. Les Japonais ont d’ailleurs un proverbe qui illustre cela magnifiquement : "Un instant, une rencontre", idée proche de l’adage du Zen (qui a grandement influencé le shiatsu) prônant l’ancrage dans l’instant présent le "ici et maintenant".
Etre présent
Cependant de nos jours, nous avons trop souvent tendance à ne pas être là où nous sommes, projetés dans le passé, …où dans l’avenir, les projets, craintes…Tout cela nous arrache au moment présent, si précieux. De même, dans la séance de shiatsu (ou autre chose d’ailleurs) que l’on s’accorde, nous risquons d’en profiter qu’à moitié, car notre corps serait là, tandis que notre mental serait on ne sait où, à galoper dans ses pensées, empêchant un bref mais salvateur lâcher-prise dans l’ensemble de notre être.
Pas simple me direz-vous. Mais prendre soin de soi est un chemin, un chemin d’ouverture (à soi-même puis à l’autre d’ailleurs). Là je n’invente rien! Observez autour de vous toutes ces méthodes, pour retrouver un peu de calme dans ce monde de plus en plus stressé, inquiet pour son avenir, en pleine transformation…
C’est un chemin à la rencontre de soi même, de ses profondeurs. Je dis "chemin" car tout cela n’est pas de prime abord totalement accessible. Il faut, chez la plupart de gens, du temps, pour se connaître, pour reconnaître certaines tensions en soi et ensuite pour se dire que l’on peut y remédier avant que les choses ne se compliquent, prendre rendez-vous, puis maintenir cette attention dans le temps. Bref il faut du temps pour prendre soin de soi, lâcher prise progressivement.
A travers les âges, le soin corporel a toujours été une réponse de l’âme au corps. Les "sociétés traditionnelles" ont toujours vu dans la palpation, la manipulation corporelle, ou encore l’étirement du corps des moyens efficaces de maintenir un équilibre psycho-physique (Shiatsu, Yoga, Qi gong, Abyangha, Tuina… ). L’âme et le corps sont vus comme un ensemble (Médecine Traditionnelle Chinoise, Ayurvéda…) répondant à une subtile alchimie à la fois entre le corps et l’âme mais aussi entre l’intérieur de soi-même et le monde extérieur. Le soignant intervenait à "l’extérieur" pour que "l’intérieur" du corps soit rééquilibré. Et tout cela se faisait dans une grande écoute de l’autre ….et de soi-même pour ainsi maintenir le concept d’équilibre, si cher à la Médecine Traditionnelle Chinoise, aux Taoïstes.
Le shiatsu héritant de cette tradition ancre ses racines dans ces concepts millénaires pour en faire une pratique tout à fait actuelle, permettant aux Hommes d’aujourd’hui de retrouver leur calme des profondeurs, l’unité de leur être pour un mieux vivre.
Ainsi, si le corps souffre, la tête (ou le coeur!) trouve une solution. Seulement les deux, tête et corps, sont en réalité indissociables (selon le concept oriental), même s’ils sont distincts. Et cette idée que le receveur se doit de faire un chemin en conscience en lui-même se traduira par : pourquoi prendre rendez-vous, s’y présenter l’esprit préparé en ne déléguant pas tout au praticien comme l’on peut le faire parfois mais être aussi acteur. Le "receveur" sentira qu’il devient aussi actif pour son propre bien-être, pour le maintien de sa bonne santé. Ce faisant, il offre la séance à son corps, il s’occupe de lui, et harmonise à nouveau corps et tête, simplement en se présentant dans cet état d’esprit au rendez-vous.
Prendre soin de soi, c’est commencer à s’estimer, à s’aimer. Et s’aimer soi-même est le véritable chemin pour commencer à aimer l’Autre, à s’ouvrir plus, état d’esprit harmonisant s’inscrivant dans une vision altruiste voire spirituelle (toutes ces pratiques sont fortement influencées par le bouddhisme, taoïsme, hindouisme…).
Il est parfois difficile d’apprendre à prendre soin de soi, c’est en cela que c’est un chemin. Mais celui-ci nous mènera peu à peu vers un véritable changement de vie, une vie plus paisible, plus lumineuse…