Lors d’une réunion, il y a quelques années, j’ai entendu ce mot « ennemi » sous prétexte que je venais d’une autre fédération qui n’était pas forcément ni vraiment « amie ». Cela était peut-être dit avec humour mais je n’aime pas trop avoir des ennemis, alors être « classé » dans cette catégorie a un peu atteint mon petit moi profond.
Sans vouloir jouer le grand philosophe, en étant « ennemis » sur le tatami et aux alentours, nous nous éloignons vraiment des idéaux de l’Aïkido, enfin les idéaux « idéaux » car chacun sait que l’homme aime se créer des ennemis et que même dans notre art, cette attitude est monnaie plus que courante .
Mais comment se crée-t-on des ennemis?
Il n’y a pas vraiment de mode d’emploi mais cela est souvent dû, à mon humble avis, à une incompréhension et certainement à un manque de communication.
Par exemple, on peut faire une action, un geste ou une initiative qui nous plaisent ou qui nous semble amener du bien quelque part mais qui seront mal perçus par quelqu’un, le bien pour nous n’est pas forcément le « bien » de l’autre. Et voilà, le germe de l' »ennemi » commence à se répandre alors que on l’aurait pu en discuter du style : « Pourquoi as-tu fait cela? Cela ne me plaît pas » et la réponse : « j’ai fait cela pour telle et telle raison mais mon idée n’était pas de blesser une ou plusieurs personnes, ni de viser quelqu’un en particulier ». Le dialogue aurait certainement pu désamorcer l’éloignement car souvent les ennemis d’aujourd’hui étaient les amis d’hier. J’ai eu (et ai encore certainement) des « ennemis » ou du moins des personnes (même de la famille) qui pensaient que nous étions dans cet état et j’ai moi-même éviter ce dialogue mais maintenant qu’il ne sont plus là, partis a tout jamais, je regrette amérement de ne pas avoir pris le temps de leur parler.
Et puis souvent, les gens ne se parlent plus, ils vivent par procuration derrière leur écran. Eh oui, la réthorique ami/ennemi s’empare maintenant des nouvelles technologies et non contente de s’emparer des blogs, elle a envahi maintenant les réseaux sociaux. On ne convoque plus son « ennemi » à huit heures au champ du corbeau après l’avoir navré de son gant, on le supprime maintenant de ses amis Facebook, Twitter et autres.
Et la morale de ces quelques lignes est : « DIALOGUONS« , que ce soit entre fédérations, goupements, associations et le plus important…entre personnes….