10/12/2010

C’est qui, Monette?

Une petite réponse à cette question (source : Seseragi)…
Un maître mot semble être associé à sa personnalité : le mot “Enfant”. Parce que c’est une femme ? Peut-être, en partie, mais aussi parce que c’est sa nature. Enfant, parce que mère de famille de trois enfants, c’est en accompagnant ces mêmes enfants au judo qu’elle découvre l’aïkido et qu’elle décide de commencer. Elle a alors 34 ans, c’est à Chalon-sur-Saône. Elle a cessé sa profession d’infirmière hospitalière, notamment en pédiatrie, pour s’occuper d’eux. Tout de suite, elle a apprécié l’ambiance du club d’aïkido ; ceux qui la connaissent un peu savent à quel point elle aime ce contact avec les autres. C’est important pour elle.


Monette en stage

Elle nous avoue que les tous premiers temps, Jean-François, son mari a un petit peu tiqué mais, voyant sa motivation pour l’aïkido, il n’a pas lutté longtemps pour, au contraire,l’encourager. Les enfants, quant à eux, au seuil de la pré-adolescence, apprenaient l’autonomie. Ils rentraient le soir, faisaient leurs devoirs puis prenaient leur repas avec leur père. En fait, cette décision de se bouger n’est pas venue comme cela, d’un seul coup. Depuis quelques temps déjà, elle s’occupait, pour une association de déficients visuels, de livres pour enfant en braille. « J’allais à la bibliothèque, le jeudi après-midi, pour emprunter des livres que je traduisais ensuite chez moi. Cela augmentait le choix d’ouvrages disponibles pour les jeunes aveugles. » Aussi tout logiquement, dès qu’elle a présenté son shodan , elle s’est retrouvée en charge d’une section d’aïkido pour enfants et pour adultes au club de Beaune sans professeur. Ce n’était pas facile au départ, c’est arrivé un peu tôt mais on avait besoin d’enseignant pour les jeunes.


Un bel échauffement

Au dojo de Chalon, c’est Marc Coudurier-Curveur qui enseignait aux adultes. Elle abordait alors la double vie de pratiquante et d’enseignante. Cette vie de pratiquante passait bien entendu par la pratique en stage. Et c’est lors du stage de Lesneven, en voyant des enfants un peu livrés à eux-mêmes, qu’elle rejoint Nicole Gonze pour l’accompagner dans ce projet de stage pour les plus jeunes. « La première année, nous étions dans un coin du tatami mais année après année, nous avons eu un dojo pour eux. Les Senseï présents au stage adultes venaient une matinée pour enseigner, et les jeunes finissaient la semaine sur le grand tatami avec tout le monde. C’était une très bonne formule, qui a continué avec Jean-Claude Cueff. Nous avons dû arrêter après 10 années, non par manque d’ardeur, mais parce que la réglementation pour les jeunes est devenue si contraignante que nous n’avions plus suffisamment d’encadrants diplômés ». Vous voyez, je vous avais dit que le maître mot était Enfant…et ce n’est pas fini ! D’ailleurs, elle a repris une activité professionnelle, elle crée un magasin de jeux de société pour enfants et adultes.

    
Amusement garanti…

Ce caractère enjoué a tout de même connu de grands moments de tristesse. Malade durant plusieurs années, son mari Jean-François est décédé ; et puis quelque temps après, c’est Marc Coudurier- Curveur qui disparaissait. Connaître Monette, c’est savoir qu’elle a de la ressource et de l’énergie. Après cette période difficile, elle repart, et un jour, elle se présente en qualité de candidate au Brevet d’Etat, non pas en Validation d’Acquis d’Expérience (VAE) mais par examen. « Tout simplement, parce que j’étais à la retraite, je me suis replongée dans les études ». Je lui oppose que de bien plus jeunes présentent le BE en VAE, elle m’objecte « je ne comprends pas, travailler, apprendre, c’est intéressant. Se mettre en situation, c’est stimulant, oui, de se trouver confronter à d’autres choses ». Tout cela, elle le fait pour l’enseignement de l’aïkido majoritairement adressé aux enfants.


Stage ouvert à tous…

Tous les ans, elle accompagne un groupe d’une trentaine d’enfants de la Ligue de Bourgogne pour un stage d’une semaine au dojo Shumeikan à Bras. « J’aime les enfants, j’aime leur enseigner l’aïkido, leur transmettre toutes ces valeurs que véhicule cet art, tout simplement les vraies valeurs de la vie. C’est vivifiant, ils sont tellement contents et spontanés, souvent ils m’interpellent : Monette, si je fais comme ça, tu crois que c’est mieux ? ». Ce portrait ne serait pas complet si on n’évoquait pas les fonctions administratives qu’elle occupe tant au comité directeur de la FFAB, de l’ENA mais aussi à la publication de Seseragi. Eh oui, c’est elle qui s’occupe du bouclage avec le maquettiste qui travaille pour la FFAB. Mais finissons comme nous avons commencé : avec les enfants. Le regard attendri, l’oeil presque humide, elle évoque les enfants qui ont grandi, qu’elle retrouve sur le tatami estival de Lesneven : « ils viennent me voir, ils me présentent leur compagne ou leur compagnon, et aussi leurs propres enfants ». Emotions d’enseignant, non ?
Monette animera un stage Enfants au Sakura Dojo les 18 et 19 décembre, toutes les infos sont ici

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