03/06/2011

Hino Sensei, le sourire et la vague

Je n’avais jamais rencontré Hino Sensei et ce qui m’a frappé en premier lieu est son sourire permanent, sourire derrière lequel se cache une simplicité et une gentillesse rare à notre époque. Pourtant, Sensei n’est pas vraiment ce que l’on peut appeller un enfant de choeur, sa pratique s’est vraiment forgée sur des recherches de plusieurs dizaines d’années, toutes basées sur des situations réelles.

D’ailleurs, jusqu’à il y a peu, les entraînements dans son dojo se passaient sans règles ni limites avec des applications telles que les coups aux parties ou les piques aux yeux.
Devant la réputation de ce maître et au vu des nombreuses vidéos visionnées sur le web, je me suis demandé quel allait être le ressenti face à ces gestes, je n’ai pas été déçu…
Petite chronologie et modeste analyse du stage :
Le lundi, Sensei ne voulait absolument être en retard suite à l’annulation de décembre dernier aussi nous fonçons directement de la gare au dojo pour retrouver les pratiquants avides de découvrir cette méthode de travail. Comme à chaque Master Class, l’accent n’est pas mis sur l’étude d’un panel de techniques mais plutôt comment arriver à réaliser celle-ci de la façon la plus optimale.
Et l’Ecole de Hino Sensei repose quasi entièrement sur l’utilisation du kyokotsu, c’est à dire le point se situant entre les mamelons sur le sternum et que l’on nommons en Shiatsu le Vaisseau Conception 17 (voir cet article).

Il est intéressant de constater que si différents maîtres parlent de ce point, c’est au contact d’Hino Sensei que j’en ai vraiment perçu le concept et l’utilisation.
L’échauffement n’est pas du tout physique et consiste justement à sentir et à essayer de « bouger » ce point d’avant en arrière, d’abord seul puis avec un partenaire qui va nous guider en posant les doigts sur le sternum et sur le point opposé du dos. Les applications se suivent ensuite, par une saisie de type muna dori dans laquelle il faut pousser le point vars l’avant puis vers l’arrière, le partenaire est alors comme absorbé et peut être déplacé sans heurts ni force. Le même mouvement permet au tori d’absorber en « disparaissant » pour venir en « kokyu nage ». D’autres mouvement avec toujours le même principe nous permettent de bien ressentir ce à quoi Sensei veut nous amener.

Le mardi, après une journée très agréable passée avec nos invités et qui nous a amener à un studio photo, un « echte » resto bruxellois, le musée des instruments de musique et le tour de la grand-place et du Manneken Pis, nous reprenons le chemin du Dojo pour une deuxième soirée de pratique. Ce soir là, un peu plus de monde et nous entrons dans le vif du sujet avec à nouveau le travail de kyokotsu, le travail de la veille mais Sensei y ajoute quelques précisions.
Et puis arrive le travail de « la vague », j’avais déjà vu cela en vidéo et lu beaucoup sur le sujet dont l’excellent article de Ivan, mais le ressentir en vrai est vraiment perturbant et déstabilisant. Comme la veille, lorsque l’on attaque Sensei, que ce soit en saisie ou en frappe, on se retrouve pris dans un ralenti qui nous emmène au sol sans force aucune et pourtant, on ne peut pas résister, je n’ai pas vraiment souvenir d’avoir ressenti une telle chose bien que Maître Tamura nous offrait parfois des sensations similaires.

Cette « vague » est une extrapolation du principe kyokotsu, une amplification, et elle va être étudiée par des saisies de plusieurs sortes ainsi qu’avec le Bo. Sensei nous fait également travailler la conscience (ishiki) avec parfois des accessoires insolites comme un cheveu.
J’avais prévu un chapitre « technique » mais je me rends compte qu’en fait…il n’y a pas de technique,  le principe suffit à lui-même, une fois celui-ci acquis les gestes viennent quasi tous seuls, en réflexe.
A nouveau, une bien belle Master Class dans une super ambiance, tout le monde avait le sourire, Sensei nous a contaminé…
Domo arigato Sensei, Léo, Robert et Shizuka pour les superbes photos à retrouver sur notre site.

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