01/07/2013

Kono Sensei par quelqu’un

Vu sur un forum d’Aïkido, un petit CR du stage de Bruxelles. Je vous laisse le lire…
Le texte en question se trouve ici :
http://www.aiki-forum.com/index.php?/topic/1558-kono-a-bruxelles-21-juin/

Allez, puisque ça a été demandé, un premier CR que complèteront peut-être ceux qui l’auront vu plus longtemps à Paris ce week-end.
Tenez compte du fait que je ne l’ai vu que deux heures et demi, et que c’était la première fois. Mais des sources bien informées de ce forum m’ont dit que c’était à peu de choses près le même genre de contenu lors de sa dernière venue. Je suppose que le stage parisien plus long aura permis de davantage approfondir.

Photo : Ash herblay

Photo : Ash herblay

Je ne vous fait pas un CR détaillé exercice par exercice, ce serait laborieux. Le texte sera déjà
assez long.  Expédions d’abord le côté people : oui, Kono en jette. Quand, à mon arrivée, je le vois sortir noblement et avec naturel, perché sur ses getas, des (étroites) toilettes du dojo dans sa tenue traditionnelle règlementaire, je me dis que la classe et l’aisance pour un budoka, ce n’est pas donné à tout le monde.
Il n’en est pas pour autant distant ; à preuve sa disponibilité : il prend la peine, pour chaque exercice montré, de passer auprès de chacun pour « faire sentir ». En revanche, s’il est ouvert sur les questions, les réponses sont systématiquement laconiques. Le genre de réponse qui fait se demander si la question n’était pas stupide, tout compte fait (je parle pour moi, en tout cas). Sinon, il proposait plusieurs types d’exercices, puis demandait de choisir et de travailler ce qui nous intéressait le plus. J’ai trouvé ça très sympa.
Le travail à mains nues me laisse partagé.

Photo : Ash herblay

Photo : Ash herblay

Les exercices les plus « dynamiques » (la minorité) m’ont bien intéressé. C’était, disons, des exercices de relâchement, d’écoute de l’autre, avec, par exemple, des jeux de poussée et de relâchement des bras qui n’étaient pas sans évoquer (de loin) le tui shou, et basés sur des formes techniques connues des aikidokas (ikkyo, kokyu-ho ou irimi nage, en tachi waza ou en suwari waza). Le sens de ces exercices était soit celui des kaeshi waza, soit un moyen de se concentrer sur le seika tanden, ou sur la façon de déplacer le bas du corps, lieu de réception et de renvoi de l’énergie du partenaire, soit un travail sur le timing.
Les exercices statiques, très divers, pas toujours d’apparence martiale, servaient à sentir le centre de gravité, à utiliser le poids de son corps pour mobiliser le poids du partenaire ou le déplacer malgré des saisies maximales. Cela permettait aussi de sentir que, lorsqu’on veut changer une situation, on ne doit pas commencer à bouger à partir du point de contact physique (mon interprétation). Egalement, Kono m’a paru insister sur la fonction des bras comme transmetteurs, l’utilisation de tout le corps, etc. Bref, ce qu’on sait tous en aikido, mais qu’on a bien du mal à faire :sarcastique: .

Photo : Ash herblay

Photo : Ash herblay

Au fait, puisque cela a été évoqué dans un autre sujet : le kote gaeshi sur bras raide et poing fermé, ça marche. Ca marche, et c’était même une des choses les plus simples à exécuter parmi ce qu’il a montré. Mais, au fond, ce n’est pas trop intéressant, me semble-t-il.
Bref, le travail statique m’a moins parlé. Mais c’est sans doute subjectif : le travail statique avec saisie bloquée, même s’il sert à approfondir certaines qualités, ne m’excite pas trop. Parmi l’irréalisme d’ensemble souvent reproché aux AM, ce travail est sans doute le plus irréaliste. Il faut en faire, donc (et j’en fais), sans que ce doive être une pierre de touche, à mon avis.

Photo : Ash herblay

Photo : Ash herblay

Sinon, en l’occurrence, le travail de Kono, indiscutablement de haut niveau, ne m’a pas paru, sur ce point, sensiblement différent de choses vues ailleurs. Ce n’est pas une critique (l’originalité n’a pas d’importance), mais disons que je m’attendais, peut-être bêtement, à plus d’inédit. A noter qu’il semble avoir eu quelques difficultés avec certaines personnes (pour ce que j’ai vu, avec de robustes pratiquants de yoseikan budo).
Reste que, à cette occasion, Kono a mis en lumière un détail technique que je n’avais jamais vu ailleurs et qui m’a étonné par son efficacité. Disons que ça se situe vers les doigts :cool: . Ceux qui ont l’habitude de Kono doivent bien voir ce dont il s’agit.

Photo : Ash herblay

Photo : Ash herblay

Pour finir, ce qui m’a vraiment fasciné, c’est son travail aux armes. Ou, plus exactement, sa façon de bouger avec une arme (transposable à mains nues, bien sûr).
Et là, mon CR touche à sa fin, car je ne comprends pas assez bien ce qu’il fait.
On a fait assez peu d’armes comparé au travail à mains nues.
Ses explications étaient limpides, mais son exécution était telle qu’il était quasi impossible de voir ce qu’il faisait à vitesse réelle. Il y a dans ses déplacements (avec le fameux principe du corps flottant) quelque chose d’exceptionnel qui dépasse de très loin mes compétences. Il a aussi montré au passage (!) quelques passes de naginata contre bokken qui laissaient songeurs et donnaient envie de plus.

Photo : Ash herblay

Photo : Ash herblay

Rappel, par ailleurs, de la saisie différente qu’il dit avoir adoptée depuis cinq ans, après l’avoir identifiée au fil de ses recherches sur de vieilles estampes : les deux mains jointes contre la tsuba plutôt qu’écartées, ce qui oblige davantage à bouger avec tout son corps pour couper au lieu de mouliner avec les bras.

Bref, je vais être injuste, mais si je n’avais pu travailler que là-dessus pendant toute la soirée, là je crois que j’aurais été aux anges !
En tout cas, en effet, il est intéressant d’avoir vu au moins une fois ce personnage.
Voilà.

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