Depuis la nuit des temps l’Homme combat, et ceci pour différentes raisons:
* Se nourrir (prédation de l’animal)
* Survivre vis à vis des autres hommes, possession du territoire, du clan, de la richesse, du pouvoir, d’une personne féminine …,etc..
Cet aspect primitif de l’Homme a en partie disparu dans sa forme brute initiale, mais subsiste dans le fond. La civilisation a apporté une normalisation du combat des humains sous la forme de guerre, avec un perfectionnement incessant des armes et des techniques de combat.
Nous pouvons dire que le combat appartient à un phénomène de société, c’est-à-dire celui des humains correspondant au monde horizontal. Le combattant est confronté à la victoire (non permanente) à la souffrance (blessure) et à la mort (disparition), l’habileté de la pratique des armes et des techniques n’impliquent pas forcément la maîtrise de l’esprit, d’autre part le développement des religions ou des méthodes de contrôle de soi vont venir influencer le guerrier.
La religion chrétienne à l’époque du Moyen-Age a marqué d’une manière importante la chevalerie et plus particulièrement les chevaliers teutoniques et les templiers.
Parlons maintenant du bouddhisme, introduit en chine en 600 après j-c par le moine indien Bodhidharma. Celui-ci initialise une forme de bouddhisme qui pris son essor dans le temple de Shaolin.
Sous le nom de Chan (Zen) le successeur de Damo, Huiko développe le temple qui s’enrichit, les pillards attaquent cette richesse, Huiko fait alors appel à des pratiquants d’arts martiaux pour défendre les biens de Shaolin, c’est ainsi que les moines découvrant l’art martial (yang) qui associé à la méditation (yin) les firent devenir des moines guerriers redoutables.
Au Japon le bouddhisme arriva vers 700 ans après J-C venant de chine, il se répandit dans différentes écoles dont le zen. Cette forme de bouddhisme séduit le samouraï de l’époque par son dépouillement et son pragmatisme, certains guerriers avaient un maître zen comme mentor afin de mieux vivre la relation vie et mort de la condition de samouraï. Plus tard, à l’époque Heian (794-1185), les yamabushi influencés par le bouddhisme ésotérique Tendai et Shingon développèrent un art martial associé à des rituels profonds qui donna “La voie du shugendo”.
Evoquons maintenant le taoïsme qui est la base fondamentale de nombreuses méthodologies : médecine traditionnelle chinoise, alchimie, techniques de longue vie, art de la chambre à coucher, feng shui, yi jing, arts martiaux, etc. La spécificité des arts martiaux (externe et interne) issue du taoïsme est une racine théorique et pratique permettant l’application des lois cosmiques dans l’art martial (exemple : utilisation du qi, du principe yin/yang, etc.).
Le shintô spécifiquement japonais utilisé aussi au sein de quelques écoles d’arts martiaux met en évidence la relation hommes/kami, il est évident que cette relation ne peut devenir effective que par une pratique intense et que peu d’humains ont la possibilité de connaître cette réalité.
Parlons maintenant de l’Aïkido ; le parcours de vie du fondateur Morihei Ueshiba nous montre de manière claire le chemin à suivre, son expérience martiale à travers la maîtrise des pratiques de différents ryu, son approche spirituelle de la découverte du bouddhisme shingon mikyo dans son enfance, et du shintô Omotokyo plus tard, ont fait que son génie de création (peut-être inspiré par les kamis) a permis la naissance de l’Aïkido, manifestant le monde horizontal des humains à travers les techniques et le monde vertical des dieux par les principes. Il nous appartient de trouver notre voie et de nous construire, ne nous trompons pas de chemin, notre vie est précieuse. Il serait dommage de la gaspiller, il nous faut avoir le courage, la ténacité et la disponibilité du guerrier, avec aussi l’inspiration céleste qui peut éclairer le moine, pour nous permettre d’approcher la pleine subtilité de l’Aïkido.