15/01/2011

Gentillesse

Quelque chose qui est passé inaperçu pour la plupart d'entre nous, mais heureusement le Sakura veille!
Avait lieu il y a quelques temps la semaine de la gentillesse, si si çà existe vraiment!
Un petit article à ce sujet (source : le Figaro)
Vous n’en n’avez peut pas pris conscience spontanément ce matin en vous éveillant, mais depuis minuit nous sommes entrés dans la « semaine de la gentillesse ». Initiée par le World Kindness Movement, né dans les années 60 au Japon, cette opération doit culminer samedi prochain avec la « journée de la gentillesse ».

Jadis le calendrier était ponctué de quelques dates symboliques destinées à nous sensibiliser à des fléaux comme la faim dans le monde ou certaines maladies. Depuis peu, on assiste à un véritable saucissonnage moral(isateur) des douze mois de l’année. On célèbre désormais les journées mondiales de la procrastination et de la courtoisie au volant, les journées internationales de la blague et de la lenteur. Sans oublier les innombrables journées sans…tabac, téléphone portable, viande…A quand la journée planétaire sans mot d’ordre ? Remarquez, il y un avantage à cantonner la vertu à des tranches de 24 heures : le reste du temps nous pouvons nous adonner à nos vices sans subir les foudres des donneurs de leçons autoproclamés. La gentillesse serait-elle à ce point menacée qu’il faille lui dédier sept jours pleins ? Encore faut-il s’entendre sur le sens du mot gentillesse. Aujourd’hui, il rime avec mièvrerie, niaiserie et conformisme.
Une caricature alimentée en premier lieu par les organisateurs de la journée de la gentillesse eux-mêmes. Le plus sérieusement du monde, ils prétendent déclencher « une marée de miel relationnel ». Sur un « mur des actions » virtuel, chaque aspirant à la « gentilitude » est invité à déposer une idée « d’action pour la gentillesse ». Il n’en fut pas toujours ainsi, comme le rappelle le philosophe Emmanuel Jaffelin dans son essai, Eloge de la gentillesse (François Bourin éditeur). Pour la petite histoire, ce monsieur gère un blog traitant de…la gentillesse, très gai à parcourir.

Autrefois, le gentil désignait par extension celui qui n’était pas chrétien. Jaffelin définit quant à lui la gentillesse comme la « vertu caressante et systémique qui favorise une société bienfaisante et l’apparition d’un nouvel humanisme dont la figure de proue est le nouveau gentilhomme ». Ce dernier procède par des gestes modestes, discrets et ponctuels. En se mettant au service d’autrui, il se libère de lui-même. En cela, il incarne une forme de noblesse de coeur. A contrario, Jaffelin voit dans le méchant « celui qui croit que son pouvoir consiste à placer son ego au premier plan. »
Les dix doigts de la main ne suffiraient pas à comptabiliser toutes les créatures médiatiques, qui, jusque dans les recoins les plus insoupçonnables, répondent à cette définition. Ni tous ceux qui apparaissent comme des gentils, alors qu’ils se révèlent de vrais méchants sous leur masque bienveillant.

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