08/10/2015

Une idée de l’Aïkido, l’histoire

Voilà, le film tant attendu est finalement sorti. Je pense que si vous lisez ce texte, vous l’aurez forcément vu.Il est le fruit de mois de travail et de réflexions en plusieurs étapes.

Karine et Luc on stage

Karine et Luc on stage

Pourquoi encore un film?
Bien sûr, il y a de nombreuses vidéos sur l’Aikido, des films pour la plupart techniques mais au final relativement peu qui reflètent des idées que l’on veut faire passer par des images.
Il y a quelques années avait été réalisé un autre chef d’oeuvre « The essence of Aikido« , un film dans lequel le Sakura était déjà investi, mais je voulais quelque chose de différent, moins dans le geste et plus dans l’esprit.

Concentration d'avant tournage

Concentration d’avant tournage

Qui pour le faire?
Pas de hasard dans la vie, chaque rencontre est importante et a une signification dans la destinée. C’est ainsi que j’ai rencontré Karine Jadinon lors d’un stage avec Léo au Sakura. Nous avons sympathisé et puis petit à petit j’ai découvert qu’elle était une cinéaste de grand talent. Preuve de plus me fut donnée lorsqu’elle me proposa de réaliser le film « Corpore« .
Je lui ai donc parlé de mon projet de film et elle a accepté avec l’enthousiasme qu’on lui connaît.

Tournage en prairie

Tournage en prairie

Directement, elle a su trouver le style qui conviendrait à l’oeuvre.
D’élève occasionnelle, elle est devenue de plus en plus présente et une amitié s’est installée entre nous. Elle fut une des rares personnes (avec mon ami Luc) à avoir répondu favorablement à l’invitation de nos amis de Poitiers.
La genèse
Et sur cette longue route de huit heures qu’a débuté la genèse, les préparatifs par une longue liste de questions de Karine style « Quelle couleur? Quels arbres? Quelle musique?, Quelle nature?, etc. » et avec consultation de nombreuses vidéos sur mon portable…en France (forfait explosé 😉 ). Nous avons pas mal discuté le week-end entre les nombreuses heures de pratique et sur la route du retour.

La folie nous gagne à La Champtaine

La folie nous gagne à La Champtaine

Il ne restait plus qu’à trouver les endroits et les acteurs.
Pour celles et ceux qui connaissent le Centre Perou, il n’y avait pas de meilleure place et la propiétaire que je remercie ici allait assez vite nous laisser libre accès à ce merveilleux endroit. Pour les plans extérieurs, j’aimais assez bien la « Carrière de la Champtaine », réserve naturelle à Chaumont-Gistoux. Après repérages, approbation fut trouvée sans trop de difficultés.
Et les acteurs? Mail fut fait et deux équipes furent constituées par ceux qui avaient marqué leur accord pour le tournage.
Une adulte pour le Centre Perou et une junior pour la carrière.

Repos des acteurs

Repos des acteurs

Le tournage
La première journée eu lieu au Centre Perou et fut en fait une soirée terminée tardivement à la Chimay (tradition oblige 😉 ).
Nous n’avions aucunement répété les plans techniques car je voulais de la liberté et pas de gestes formalisés, un peu comme les démos en fait.
Nous avions juste convenu du rythme à donner et des endroits de tournage comme le dojo, le jardin ou la superbe cour intérieure aux érables japonais qui allait servir à la séquence bokken.

Dans les érables - Centre Perou

Dans les érables – Centre Perou

Une soirée éprouvante quand même car des heures de rushes pour quelques minutes de diffusion mais ce fut bien riche et comme il n’y avait que des amis, cela passa bien vite.
La deuxième journée se passa à la Carrière de la Champtaine, un peu notre grand canyon à nous…

Dans le Canyon...

Dans le Canyon…

Là, uniquement les enfants et votre serviteur pour une première partie dans la prairie aux herbes hautes et une partie au Jo au sommet de l’endroit et avec une belle ascension en hakama!
A cela, on se doit d’ajouter les séquences « externes » comme avec Gaelle, la chouette jongleuse filmée dans d’anciens dépots ferroviaires, les images avec Luc en zazen tournées aux quatres coins de la Belgique et les nombreux plans « nature » pris au vol par Karine au gré de ses voyages et notamment dans la verte Irlande.

Urban Zazen

Urban Zazen

Et comme nous voulions inclure une séance Shiatsu, nous avons pu profiter du passage de Stéphane Vien, vrai Maître de la discipline, à notre stage d’été pour organiser un moment avec lui.

Trees

Trees

Le montage
Des heures et des heures de bobines collectionnées et il fallait sélectionner des images là-dedans, ce que Karine fit avec brio. Nous nous sommes rencontrés de nombreuses fois pour des visions autour d’un repas ou d’une bonne bière. Au final, je fus très vite satisfait du résultat et peu d’élèments furent changés de la première version, à part quelques plans techniques que je ne trouvais pas à mon goût.
Karine a eu, elle, beaucoup plus de travail puisqu’elle a passé des heures, des jours, des nuits devant ses ordis et écrans.
Deux éléménts importants : Comment débuter? Comment terminer?
Image de quiétude pour le début et pour la fin, j’avais l’idée d’aikidokas s’éloignant avec le couchant au loin mais lors du tournage, Karine eu cette très belle idée, que l’on peut voir après le générique et qui représente la métaphore de la fin de ma vie…

Jo Team

Jo Team

La musique
Nous avions parlé de la musique lors du trip vers Poitiers et j’avais avoué avoir un faible pour le Jazz et les percussions.
Mais que faire?
Prendre une musique existante ou en créér une?
Le hasard (toujours lui) fit que le fils de Luc est ingénieur du son et un compositeur notamment de musique de film.
Karine lui a donc confié l’idée et il nous a proposé cette mélodie « crescendo ».

Dans l'attente

Dans l’attente

Lorsque je l’ai écoutée la première fois, c’était sans les images et j’avoue ne pas avoir été emballé mais mon côté bois obsessionnel a fait que j’ai écouté encore et encore (tout comme j’ai visionné le film encore et encore) et petit à petit, je suis rentré dedans et y ai pris goût.
Une douce mélopée envoutante, voilà ce qu’elle est devenue et lorsqu’elle s’est mise sur les images, j’ai compris le génie de Manu Saubain car il a su, à merveille, calquer ses notes sur le rythme ascendant du film.

Action!

Action!

Remerciements
Il est difficile de remercier toutes les personnes qui ont pris part à ce projet et si j’en oublie, je les prie de m’en excuser.
Je tiens à remercier en premier lieu Karine toujours partante pour les projets fous et qui a mené celui-là de main de maître pour arriver à ce qui est devenu mon « satori » Aikido.
Egalement, Luc qui a amené pas mal d’idées, qui fut l’assistant rêvé de la réalisatrice et dont le zazen apporte une touche de…zen :-).
A Manu sans qui ce métrage aurait beaucoup moins de saveur et qui a pu illuminer ces minutes de sa composition correspondant parfaitement à mes attentes.
A tous les acteurs et actrices, évidemment, pour leur joyeuse participation et leur patience lors des longues heures de tournage.
A mon ami Stéphane Vien Sensei, Shiatsuka du Québec, qui a accepté gentiment de participer à ces quelques instants de bonheur.
A mon amie Takako, calligraphe japonaise, pour le très beau kanji qui passe dans le film avec un montage astucieux de Karine.
Personne n’a demandé ce que cela signifiait…
A Gaelle, la gracieuse jongleuse, dont le duo avec le Jo est réellement éblouissant.
A Alix, la propriétaire du Centre Perou qui a gentiment mis les lieux à notre disposition.
A mes Maîtres, professeurs et élèves sans qui ce film n’aurait jamais existé.
L’idée
Ce film n’a pas la prétention d’être un guide ou une référence technique, nous avons juste voulu faire vivre de la bienveillance et de la poésie à travers une certaine vision.
C’est notre idée de l’Aïkido…

Une idée de l’Aïkido from Sakuradojo on Vimeo.

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