11/01/2010

Ego et humilité

Il y a peu, j’ai relu un article sur le blog de Leo Tamaki qui relatait la visite de Tamura Senseï à l’Aïkikai de Tokyo en « simple pratiquant »…
Je vous laisse apprécier la littérature de notre hôte dans laquelle il raconte également (outre sa fatigue à travailler avec un « vieillard » de 75 ans passés) qu’un pratiquant japonais taillé en roc a voulu tester Senseï et s’est retrouvé bien embarrassé…
 


Une vidéo de Sensei que j’apprécie et au cours de laquelle
on peut reconnaître certaines personnes ;o)

De là, le titre sur l’égo et l’humilité car ce fait m’avait grandement interpellé, pas seulement ma modeste personne mais aussi quelques correspondants Aiki (dont Emmanuelle réagissant toujours avec poésie).
Attitude humble que celle d’un Shihan estimé de par le monde, certains feraient bien d’en prendre de la graine au lieu de se croire arriver parmi les cieux, nous avons tous rencontré ce type de personnes lors de cours ou de stages. Je ne veux pas critiquer pour critiquer mais l’attitude de certains me laisse parfois pantois et ce même dans le sérail des « Maîtres » et professeurs ayant quand même une certaine responsabilité vis-à-vis de leurs élèves. Le but ultime des arts martiaux n’est-il pas finalement d’arriver à couper son ego ????
J’ai connu quelques enseignants dispensant leur savoir au compte goutte et semant le doute dans la recherche de leurs élèves, maintenant le « couvercle sur la casserole » pour éviter que les apprentis profs ne prennent de l’importance aux yeux des « kohais » et par la même fasse baisser le statut de « superstar » du professeur. Le pire est que cela fonctionne et que le nombre d’adhérents ne diminue pas, il est en rotation car cette attitude décourage, les anciens s’en vont et des débutants remplacent (les nouvelles fournées..). Le « maître » ne peut faire autrement que de s’ouvrir aux pratiquants. Voilà bien un bon moyen de dépasser son ego! On peut remarquer que, assez souvent, le piège de "la grosse tête" est souvent fatal pour l’enseignant… C’est peut-être dans ce sens que Tamura Senseï affirmait: "Ne peut véritablement transmettre l’Aïkido que celui qui a transcendé son ego".

 tamura-sensei3
Vintage picture…

Je pense humblement que Sensei nous fait d’ailleurs bien travaillé cela de par sa façon d’enseigner ; lorsqu’il tourne sur le tatami, il fera sentir aux plus aguerris ou aux plus forts physiquement qu’ils peuvent être bloqués à chaque instant. Quand il nous saisit les poignets, nous avons la sensation d’être pris dans un étau sans pouvoir bouger d’un iota (ou presque) et ce même chez les hauts gradés. On a l’impression que l’on peut passer le mouvement uniquement si il le veut bien….voilà comment casser un ego !!!!
Par contre, lorsqu’il pratique avec des enfants ou des personnes « faibles », c’est différent, j’en ai même déjà vu le déplacer ;O))
Bon, cet état n’est pas l’apanage des aikidokas, dans la vie de tous les jours, nous croisons des personnes imbues d’elles-mêmes, à l’ego surdimensionné et à la vantardise propice, les «  moi-je » sont légion de nos jours…C’est quand même un sacré travail de se sortir de la maladie de l’ego, on dirait que l’humain ne peut s’en passer. Essayons de supprimer les « moi-je » de notre vocabulaire et en Aïkido remplaçons « égocentrique » par « centrique », quel beau programme !
Finalement, l’ego est lié à la personne mais "personne", signifie en même temps quelqu’un et pas quelqu’un!!!! A méditer….

Share This Article