13/07/2016

Pont-Aven, de la posture à la reconnexion

Pont-Aven, si ce nom évoque pour la plupart d’entre nous une charmante petite station balnéaire de la côte bretonne et également un lieu d’art de par ses galeries de peinture, il s’agit également du lieu de résidence d’une dynamique école de Shiatsu animée par la très géniale Vonnick Le Berre. Cette dame au grand coeur organise maintenant de façon récurrente ce qui fait référence dans le rassemblement des Shiatsushis.

Moulin de Pont Aven

Moulin de Pont Aven

J’ai donc eu la grande chance de pouvoir participer au deuxième stage animé par Stéphane Vien, maître de l’art, dans ce bien magique endroit, une édition qui a rassemblé près de…120 participants dont de nombreux belges puisque nous étions quand même 10% au milieu de praticiens venus de toute la France.
Un atelier de quatre jours basé sur la posture, bien sûr basé sur le Shiatsu mais qui a bien parlé au petit budoka que je suis de par l’approche tout en sensations proposée par Stéphane.
Oui, plutôt au coeur du Budo qu’à celui du Shiatsu car je dois bien avouer ne plus trop pratiquer les derniers temps, pris par mille activités. Mais cette belle voie n’est pas tout à fait éteinte pour autant car j’ai remarqué que si la technique faisait un peu défaut (certains points de méridiens oubliés…), le ressenti était toujours bien présent comme donneur et comme receveur.

049L’atelier, fruit d’une longue préparation extrêmement documentée, était vraiment bien construit et faisait appel à travailler notre posture, notre attitude, pas seulement corporelle mais également mentale, ce en plusieurs niveaux.
Comme à son habitude, notre hôte a pu diversifier l’enseignement pour que cela reste toujours bien vivant, alternant théorie, pratique, échanges entre plusieurs partenaires et bien sûr, humour 🙂

064Je ne vais pas revenir sur les gestes en eux-mêmes ou ce qui nous a été enseigné pour travailler de façon optimale car les absents à ce stage ne visualiseraient pas grand chose.
J’aimerais simplement vous faire partager une vision globale (ma petite vision en fait) sur les trois niveaux proposés liés au Dan Tien et à cela en ajouter un quatrième.
La pure mécanique :
Il faut du temps pour assimiler le Shiatsu. Dans les premiers temps, l’étude se concentrera sur les points, les trajets, les diagnostics, etc.
Une période de tatonnement et qui ne sera pas très longue car le travail du Hara sera vite nécessaire à des traitements de qualité.
A l’échelle de l’Aïkido, on pourrait l’aligner sur le Ko Tai, c’est à dire les premiers niveaux de compréhension, solidité et précision, les fondements de la maison, le début de la forge d’une âme immuable. Un état solide qui va vers un état délié, plus souple.

039Le niveau du Hara :
Le niveau qui suit évidemment le simple geste technique « purement mécanique », ce niveau restera toujours dans la pratique du Shiatsu car sans le travail du Hara, on sera dans une gestuelle sans âme, un vin sans tanin, un coureur des bois sans sirop d’érable (je sais, je sais…). Dans ce cadre il s’agira du premier niveau de ressenti.
Comparable au Ju Tai, nous avons acquis une certaine aisance technique et autre chose se met en place. L’énergie commence à s’écouler librement. Un état solide qui va vers l’état de la fluidité, une sensation de liberté.
Comme dans l’Aikido, le centrage est essentiel à chaque instant.

052Le niveau du coeur :
Un point essentiel dans notre recherche puisqu’il s’agit ici d’un point travaillé bien souvent, notamment lors de la pratique du Hino Budo. Il s’agit du Vaisseau Conception 17, le Kyokotsu, le sternum. A partir de cette zone, le ressenti sera plus important et le coeur (le sentiment, le kokoro) deviendra le chef d’orchestre du Shiatsu donné en ajustant les divers éléments. Nous sommes ici dans le Eki Tai, l’état liquide après le solide et le fluide. L’état de l’eau.

067Le niveau de la tête :
Le niveau supérieur qui nous permet de voir au loin tel un aigle dans le ciel. Un aspect ésotérique et qui pourtant peut marquer les esprits les plus cartésiens.
Nous voilà dans le Ki Tai, l’aspect gazeux.
« Je n’ai rien à faire, qu’à me tenir debout et silencieux »
– O Sensei Ueshiba, fondateur de l’Aïkido.
Ndla : il s’agit ici d’une analyse personnelle qui n’engage que ma petite personne, j’ai relevé d’autres aspects que je développerai lors des cours Aiki des prochains mois (ou années…).

090Rencontres :
Encore et toujours ces rencontres et aussi ces retrouvailles qui nourrissent notre moi profond et donne du piment à la vie.
Et ce stage n’a pas échappé à la règle puisqu’il fut l’occasion de revoir des personnes extraordinaires comme Vonnick qui a organisé tout cela avec le coeur qu’on lui connaît (et reconnaît!) et son fils, France la gentille du Québec, tous les belges dont Veronique toujours souriante, Stephane Shinmon avec qui le délire fut permanent, Piotr toujours dans la science bierologue, David et Eric qui avaient des yeux d’enfant, les amis belges et français déjà rencontrés l’an passé.

028Et évidemment Magali, une belle personne d’énergie et qui peut arriver à certaines transformations, hummm, humm, étranges 😉 et Valérie toujours dans la bonne humeur, les sourires et le délire et ce sans alcool (je les adore particulièrement ces deux là).
Question rencontres, je ne peux pas toutes les citer (je m’en excuse) mais je retiendrais les supers assistantes venues du Québec, Martha et Laura, et qui ont permis à tout le monde de sentir ce qui se passait ou à bien se placer.

053Claire, que je connais de Facebook depuis quelques années et avec qui l’énergie fut connectée en un instant.
Je n’oublierais pas non plus Richard Roux, un grand Monsieur extraordinaire, ayant eu une vie passionnante, il fut même élève de Tadashi Abe à son arrivée à Marseille et…voisin de Mochizuki Minoru, autant dire que là c’était moi l’enfant.
Je terminerais en remerciant mon amigo, Stéphane Vien. On a bien ri, fait les fous mais au delà de cela il y avait une véritable connexion. Tout cela m’a amené à ma petite…reconnexion…
Je me souviens qu’au premier jour, Stéphane demandait si nous avions des questions et en voyant quelqu’un sourire, il lui demanda « toi, tu souris, tu as une question? » ce à quoi le quidam répondit « non, je suis content simplement ».
Durant ces quatre jours, nous avons eu pour sûr nous aussi tous le sourire…

Share This Article